La goualante des chars d’assaut

I

L’infanterie est une arme bien vulgaire,
Des artilleurs, on en trouve tant et plus ;
Les cavaliers sont trop souvent à l’arrière,
Les aviateurs ne sont pas assez poilus.
L’arme que les biffins réclament,
Celle qui fait le meilleur boulot,
Celle que l’on vante et que l’on acclame,
Ce sont les vaillants chars d’assaut.
S’ils ont tant de succès, c’est qu’ils l’ont mérité
En les voyant les Bochs se sont carapatés

Refrain

V’là les Renault, les chars de la victoire
Dans les tranchées, les taillis, les buissons,
Chassant l’Boch de notre territoire,
Ils s’en vont comme des démons…
Et plus tard sur notre livre d’histoire,
De tous les noms quel sera le plus beau
Tout couvert de lauriers et de gloire :
L’char d’assaut ! L’char d’assaut ! L’char d’assaut !

II

C’t’un fait certain : le tanker manque d’élégance,
En train d’graisser les galets de son zinzin,
Son bourgeron est trempé d’huile et d’essence,
Il n’a vraiment pas le chic parisien.
Mais quand le dimanche il s’habille,
Mettant son cuir et son béret,
Il a le cœur des jolies filles
Quand à leurs yeux il apparait.
Ça fait des souvenirs qui lui semblent bien doux
Lorsque c’est à son tour d’aller en fichre un coup !

III

Pour les tankers, qu’elles sont les grandes nouvelles ?
C’n’est pas la v’nu des millions d’américains,
Ce ne sont pas les restrictions nouvelles,
Ni que les Boch’ meurent toujours de faim.
Pour eux, c’est quand la perm’ approche,
C’est l’jour du prêt et du perlot,
Quand l’ordinaire n’est pas trop moche,
Ni que l’pinard n’fait pas défaut.
Quand nous serons vainqueurs, ils seront bien joyeux,
Mais beaucoup plus encor’ de retourner chez eux.